Depuis Jésus-Christ, la Terre sainte a été soumise successivement à des dominations :
chrétienne | juive | musulmane | païenne | |
Jusqu’en 313 | Empire romain | |||
313 – 638 | Empire byzantin | |||
638 – 1099 | Califats arabes | |||
1099 – 1187 | Royaume latin de Jérusalem | |||
1187 – 1517 | Sultanat des mamelouks | |||
1517 – 1917 | Empire ottoman | |||
1917 – 1947 | Occupation et mandat britanniques | |||
1948 – 1967 | État d’Israël | Royaume hachémite de Jordanie | ||
1967 – 1993 | État d’Israël | |||
1993 | État d’Israël | Autorité palestinienne |
Le cardinal Jean-Louis Tauran, secrétaire pour les relations du Saint-Siège avec les États et chevalier de grand-croix de l’Ordre, a exposé :
- la pensée du Saint-Siège sur la Terre sainte dans une intervention du 27 janvier 2001 à Marseille :
Dans le conflit israélo-palestinien, les interventions des papes et de leurs plus proches collaborateurs peuvent être résumées ainsi : chaque peuple a droit à la dignité, à la justice, à la paix, à l’autodétermination et à la sécurité. Mais on ne peut évidemment pas s’assurer ces droits à soi-même tout en piétinant ceux des autres. […]
Le Saint-Siège, surtout après l’annexion par la force de la part d’Israël de la zone « est » de la ville [de Jérusalem], a plaidé pour l’adoption d’un « statut spécial internationalement garanti » afin de sauvegarder le caractère unique des parties les plus sacrées de la Ville, chère aux trois religions monothéistes.
- l’action du Saint-Siège pour la Terre sainte depuis 1887 dans un discours du 25 octobre 1999 à New York :
C’est dans ce contexte que les papes et le Saint-Siège durent accomplir leur service de promotion de la paix parmi les peuples et de rassemblement des différentes traditions religieuses, tout en gardant toujours en mémoire la ville de Jérusalem et les Lieux saints, qui faisaient déjà l’objet d’une confusion politique.
En effet, la Terre sainte a représenté une question centrale à laquelle les papes ont été confrontés depuis le Moyen Âge.
Sommaire
Héritage historique
La France a longtemps garanti des privilèges de droit et de juridiction accordés à certaines communautés chrétiennes particulières ou à des chrétiens étrangers dans certaines parties de l’Empire ottoman en vertu de capitulations conclues en 1500 puis surtout à dater de 1535, mais dénoncées par le sultan en 1914 et abrogées par le traité de Lausanne en 1923. Cet héritage survit en droit et sous forme d’usages.
Établissements religieux en Terre sainte
La France continue à garantir des privilèges, notamment fiscaux et douaniers, octroyés à 76 établissements religieux par les accords de Mytilène (1901) et de Constantinople (1913) conclus avec l’Empire ottoman. Ces accords sont en effet reconnus par l’État d’Israël en vertu de l’échange des lettres de Maurice Fischer des 6 septembre 1948 et 24 janvier 1949 et de Jean Chauvel des 24 et 31 janvier 1949, et par l’Autorité palestinienne en vertu de l’accord signé par Stanislas de Laboulaye et Freih Abou Middein en décembre 1997.
La France possède aussi en propre quatre domaines nationaux en Terre sainte :
- l’église Sainte-Anne de Jérusalem depuis 1856 (confiée à des pères blancs depuis 1878) ;
- l’Éléona (du grec elainos, « d’olivier ») sur le mont des Oliviers depuis 1874 (confiée à des carmélites depuis 1872) ;
- l’abbaye d’Abou-Gosh depuis 1875 (confiée à des bénédictins depuis 1976) ;
- le Tombeau des rois à Jérusalem depuis 1886 (fermé).
Privilèges liturgiques
Le consul général de France jouit toujours d’honneurs liturgiques accordés par le Saint-Siège en 1742 en reconnaissance de la protection alors assurée aux chrétiens en Orient, et depuis 1843 d’une entrée solennelle au Saint-Sépulcre à sa prise de fonctions.
Position diplomatique
Question israélo-palestinienne
La France a reconnu l’État d’Israël en mai 1949 sous réserve « de la délimitation définitive par les Nations unies du territoire sur lequel il exercera son autorité » et donc du statut de Jérusalem.
Les positions actuelles de la France et de l’Union européenne sur la question israélo-palestinienne sont résumées sur le site du ministère français des Affaires étrangères.
Chrétiens d’Orient
La France défend désormais les chrétiens d’Orient surtout en vertu du droit international des minorités.